Déjà du temps des Romains, le relais routier antique de la mutatio Vanesia3, mentionné dans l’Itinéraire de Bordeaux à Jérusalem de l'Anonyme de Bordeaux (333 après JC) a été identifié sur le site de La Molère, commune de Saint-Jean-Poutge. Après les fouilles, il a été rendu à la culture en septembre 2013. Il s'agit d'un rare ensemble de vestiges d'un relais routier qui atteste de la circulation sur les voies de l'Empire romain. C'était le seul relais qui se trouvait entre les villes d'Elusa (Eauze) et Auscius (Auch) sur la Via Aquitania. Le territoire actuel de la commune résulte de la réunion de quatre anciennes seigneuries: Pléhot (orthographe ancienne), Herrebouc, La Molère et Saint-Jean-Poutge. Pléhot: Le château est aujourd'hui une propriété privée, convertie en chambres d'hôtes. Il conserve dans sa partie nord, une tour féodale, fief d'une 19ebranche des Ferrabouc sur laquelle on possède peu de documents. Plus tard, le château et la seigneurie revint pat mariage à la famille Du Mayne ou Dumaine issus de la salle de Nalies en Vic Fezensac. Le 16 octobre 1698, l'intendant de Montauban rendit un jugement qui reconnut la noblesse de cette famille au vu des documents qui remontaient à 1496. En janvier 1789, Joseph-Marie du Mayle, dernier représentant de la lignée, vend le château à Blaise Delort, magistrat vicois, le fils de ce dernier, le général d'Empire Marie-Joseph, Raymond Delort se retira au château après Waterloo et revendit le domaine en 1827 au magistrat condomois Jean-Baptiste Salle Estradère. La paroisse de Pléhaut était devenue l'une des 950 communes du Gers, créées le 14 décembre 1790.. Elle a conservé son autonomie jusqu'en 1839, où le décret de Louis-Philippe la rattachait à Saint-Jean-Poutge. |
La Molère : Cette petite seigneurie dont le château est située à l'intersection de deux voies romaines et à proximité du relais de la station de Vanesia, perdit très tôt son autonomie. Au hasard des ventes et mariages, elle fut rattachée à Herrebouc ou à Saint-Jean-Poutge. En dernier lieu, Françoise de Monlezun, épouse de Bernard de Pardaillan, vendit la Molère à Verduzan seigneur de Herrebouc en 1640. Herrebouc: Pour cette seigneurie, on se reportera à l'étude de l'historien Philippe Lauzun.(BSAG 1911) |
Saint-Jean-Poutge: Au fil de l'histoire, cette seigneurie occupa souvent un rôle de premier plan grâce à sa situation géographique et à la personnalité de plusieurs de ses seigneurs. Elle possédait un château féodal dont il ne reste pas une pierre entre route et Baïse à la sortie sud du village et une tour du seigneur dans le vieux village en bordure du gué de la Baïse. Un second château, à allure de grosse ferme fut construit au 18e siècle. Les plus anciens documents retrouvés attribuent la seigneurie à la famille de Luppé dont Fortaner, le dernier de la lignée à Saint-Jean-Poutge, attribua les "coutumes " aux habitants le 3 février 1305. En 1310, la seigneurie est vendue aux Montlezun de Saint-Lary. Vers 1420, Jean de Montlezun, auteur des Montlezun de Saint-Jean-Poutge, reçut la seigneurie en apanage. Ses descendants la conserveront jusqu'en 1654. A cette date , Françoise de Montlezun, la dernière de la lignée, épouse de Pardaillan, sans postérité, testa en faveur de son neveu Jean-Louis de Pardaillan, seigneur de Séailles. En 1724, Pierre-Apulée, le fils de ce dernier vendit la seigneurie à Antoine Sérignac de Belmont. Son fils Dominique lui succéda. Le fils cadet de ce dernier, Charles de Sérignac, reçut Saint-Jean-Poutge en apanage. Après son émigration, en 1793, la seigneurie fut confisquée comme Bien national, divisée en 9 lots et vendue aux enchères. La Révolution créa deux communes : Pléhaut (nouvelle orthographe) et Saint-Jean-Poutge avec la réunion de Herrebouc et La Molère. |
Pendant son demi-siècle d'indépendance, Pléhaut successivement sept maires : Bertrand Lissagaray 1792-1795, Joseph Grousselle 1795-1796, Guillaume Lissagaray 1796-1813, Jean-Baptiste Sansot 1813-1830, Georges Dambau 1830-1833, Bertrand Agut 1833-1836, Jean-Baptiste Sansot 1836-1839. Le 5 août 1839, Louis-Philippe signe le décret du rattachement de Pléhaut à Saint-Jean-Poutge. Toponymie La commune de Saint-Jean-Poutge est souvent confondue avec son homonyme Saint-Jean-Poudge ( Pyrénées-Atlantiques) , dont la prononciation est pratiquement identique . L'origine du nom poutge: Selon une large majorité d' historiens locaux, une Poutge, Pouche ou Potge désigne une voie très ancienne, parallèle à la rivière et tracée au pied du coteau, généralement rive droite. Poutge ou pouche serait alors un mot de la famille de podium pour en désigner le pied. On trouve une pouche à Boulogne sur Gesse, à Simorre et Saramon le long de la Gimone, à Lamaguère, le long de l'Arratz, au pied de Monbert au bord de la Baïse, de le Baïse, à Monclar/l'Osse . Sources: Bruno Sirven (Paysage du Gers), H Polge (BSAG 1959). Le nom Saint-Jean-Poutge est formé de la réunion du nom de la paroisse "Saint-Jean" et de la " poutge" voisine qui passait à proximité. . Celle-ci est une ancienne vieille voie d'origine gallo- romaine qui court sur la rive droite de la Baïse et relie les Pyrénées à la vallée de Garonne. On peut objecter que la poutge est rive droite et le village sur rive gauche. (Bizarrerie de l'histoire ou migration du village, créé rive droite et déplacé rive gauche à une époque indéterminée !) |